Raphael Ngoma Mabonzo, journaliste à la Radio communautaire de Moanda, une station émettant dans la ville côtière de Moanda, dans la province du Kongo Central, a passé sa première nuit de détention au cachot du Parquet du Tribunal de paix de Moanda.
Bien avant son arrestation ce jeudi 09 novembre 2023, le journaliste avait été auditionné et entendu sur procès-verbal par l’Agence nationale des renseignements (ANR) qui a transmis son dossier au Parquet.
Selon des informations recueillies par JED, Raphaël Ngoma est accusé par l’Administrateur du territoire, Madame Amina Panda, pour avoir diffusé une fausse information sur l’interdiction d’un meeting prévu par le candidat président de la République, Monsieur Matata Ponyo. Une information qui a été démenti quelques heures après par le journaliste lui-même après un appel et des menaces reçus de la part de l’Administrateur.
Joint par le correspondant de JED sur place, le journaliste explique que « Dans mon article publié dans les réseaux sociaux et sur les ondes de ma radio, je n’ai pas parlé de l’interdiction de ce meeting, mais plutôt que l’autorisation de ce meeting n’avait été encore notifiée aux organisateurs de ce meeting. Mais malgré cela l’Administrateur m’a appelé pour me menacer en me disant que je dois faire attention à ma vie…Je dénonce ces menaces de mort ainsi que la tentative d’instrumentalisation de la justice et des services de sécurité qui sont sous son autorité » déclaré le journaliste.
Journaliste en danger (JED) dénonce également cette arrestation et rappelle qu’aux termes de la nouvelle Loi sur la presse en RD Congo, la publication par le média d’un droit de réponse équivaut à la réparation pour la personne qui s’estime lésée par un article de presse. JED demande au Tribunal de paix de Moanda de considérer cette plainte comme sans objet et d’ordonner la libération sans conditions du journaliste Raphaël Ngoma Mabonzo.