Farly Kalombo, journaliste d’investigation à la Radio communautaire Congo Réveil, émettant à Tshikapa, dans la province du Kasaï, séjourne depuis plusieurs jours à Kinshasa dans des conditions les plus précaires, après avoir été interpellé par des agents des services de renseignement (ANR), dépouillé de tout son matériel de travail, puis dérouté sur un bateau à destination de Kinshasa.

Selon les témoignages recueillis par JED et confirmés par une autorité locale du territoire d’Ilebo, dans la province du Kasaï, Farly Kalombo, s’était rendu, le 23 septembre 2020, dans le territoire d’Ilebo pour réaliser plusieurs reportages, notamment sur les tracasseries que subissent les opérateurs économiques, les arrestations arbitraires et les violations des droits de l’homme commises par des agents de l’ANR. Il a ainsi réalisé plusieurs interviews avec, notamment,  l’administrateur du territoire, le commandant local de la police nationale congolaise et un membre de la société civile qui ont tous décrié les agissements des agents de l’ANR. Approché à son tour, le chef de poste territorial de l’ANR a refusé d’accorder une interview au journaliste estimant que ces sujets ne peuvent être traités par les journalistes locaux sans son autorisation expresse.

Le 07 octobre 2020, Farly Kalombo a été invité à participer à une émission produite par la Radiotélévision Soleil débattant sur les droits de l’homme. Trois jours après son passage à cette émission, le journaliste s’est rendu à pied dans un village proche pour prendre une moto à destination de Tshikapa. Sur son chemin de retour, il a été pourchassé par six agents de l’ANR qui ont confisqué tous ses matériels de travail : ordinateur portable, dictaphone et téléphones. Menacé de mort, Kalombo a été conduit à un port et contraint de monter à bord d’une embarcation à destination de Kinshasa où il se trouve présentement depuis deux semaines, alors qu’il n’a aucune famille d’accueil.

Journaliste en danger (JED) dénonce vigoureusement les traitements dégradants infligés au journaliste, ainsi que son exil forcé loin de sa famille. Ces actes constituent des violations graves de la liberté de la presse et du droit à l’information.

 JED demande instamment au Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, dont dépend l’Agence Nationale des Renseignements (ANR), d’instruire les autorités de la province du Kasaï à mener une enquête rapide afin de trouver et sanctionner ces agents de l’ANR ainsi que leur responsable local.   

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