Journaliste en danger (JED) exprime sa désapprobation totale à la suite des récentes mesures prises par le Ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende, visant à censurer les journalistes étrangers et à restreindre leur liberté de mouvement en République Démocratique du Congo, dans le but de les  contrôler, et le cas échéant de les empêcher de faire leur travail.

Dans un arrêté ministériel portant « Règlementation de l’accréditation des journalistes étrangers en RD Congo », signé le 12 juillet 2017 et dont JED a reçu une copie, le Ministre Lambert Mende « interdit aux correspondants de la presse étrangère de réaliser des reportages dans  les lieux stratégiques tels que les casernes militaires, installations de télécommunications, Ambassades, saufs autorisation expresse des responsables desdits lieux ».

Justifiant ses décisions sous prétexte d’offrir les meilleures garanties de sécurité aux correspondants étrangers accrédités en RD Congo dans le cadre du partenariat prévu à l’article 61 de la Loi 96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse, le Ministre des Médias souligne que « leurs déplacements en dehors de la ville de Kinshasa devront être assorti d’une autorisation préalable du Ministre ayant la Communication et les Médias dans ses attributions après concertations avec les autorités locales des entités à visiter ».

« Les déplacements des journalistes étrangers œuvrant dans une province de la RD Congo vers une autre que celle dans laquelle ils sont accrédités doivent être assortis de la même autorisation…Elles sont délivrées sur les espaces et pour la durée bien spécifiée dans l’autorisation de reportage », peut-ont lire dans cet arrêté ministériel.

Journaliste en danger (JED) dénonce fermement la chape de plomb que le gouvernement congolais tente d’imposer sur les journalistes- correspondants de la presse étrangère en RD Congo en cette période où le pays est confronté à une crise politique et sécuritaire, notamment dans les provinces du Kasaï où les médias internationaux ont largement fait écho de la découverte de plusieurs fosses communes et autres violations manifestes des droits de l’homme.

Pour JED, cette décision discriminatoire témoigne d’une fixation des autorités congolaises sur certains médias étrangers qui les dérangent par les informations qu’ils diffusent concernant la corruption, les détournements des fonds publics ou les violations massives des droits de l’homme.

JED rappelle également qu’au cours des derniers mois, les journalistes de la presse étrangère ont fait l’objet de plusieurs exactions, sans parler des ondes brouillées de la Radio française, RFI, à Kinshasa depuis le 5 novembre 2016. Il s’agit, notamment de l’agression, le 17 mai 2017, de trois journalistes de TV5 qui couvraient l’attaque et l’évasion à la prison centrale de Kinshasa. Mardi 25 juillet 2017, deux journalistes de l’Agence France Presse  (AFP) ont été interpellés et malmenés par des agents des services de renseignements alors qu’ils effectuaient un reportage sur la grève des médecins à l’hôpital général de Kinshasa.

Catégories : A la une

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