Reporters sans frontières (RSF) et Journaliste en Danger (JED) déplorent la vague d’arrestations de journalistes dans plusieurs villes de la République Démocratique du Congo lors des manifestations (le 31 juillet, alors qu’ils couvraient des rassemblements) organisées à l’initiative des mouvements citoyens.

Lundi 31 juillet, ce sont au moins 13 journalistes qui ont été interpellés, arrêtés, et parfois même agressés, dans différentes grandes villes de la RDC. Tous couvraient les rassemblements populaires de citoyens qui réclament le respect des accords de décembre 2016 et la tenue d’un scrutin présidentiel ainsi que le retrait du président Joseph Kabila. Les rassemblements, interdits par les autorités depuis un an, ont été fortement réprimés par les forces de sécurité, à grand renfort de gaz lacrymogènes, et selon certaines sources, à balles réelles.

« Journaliste en danger (JED) condamne vivement cette répression policière qui n’a pas épargné les journalistes, alors qu’ils ne faisaient que leur travail. JED demande instamment aux nouveaux chefs de la police récemment nommés de respecter et de faire respecter le travail des journalistes par leurs hommes lors des manifestations politiques ».

Selon nos informations, la plupart de journalistes ont été relâchés, mais la plupart de leurs images ont été effacées.

A Goma, Lei Wera (BBC), Daniel Chube Ngorombi (correspondant de RFI en swahili) et Justin Kabunga (Congo Synthèse) ont été arrêtés en même temps qu’un photographe par la police, pour être relâchés deux heures plus tard. L’appareil photo et le dictaphone de la correspondante de la BBC ont été temporairement confisqués, et leurs images effacées.

A Bukavu, la journaliste Nino Esther, et le cadreur Christian Safari, qui travaillent pour la chaîne de télévision Canal Futur, de l’opposant Vital Kamerhe, ont été pris à parti par des policiers. Ils ont été violemment interpellés et conduit dans un lieu inconnu, avant d’être relâchés. Les policiers les ont forcés à effacer toutes leurs images.

A Kinshasa, sept journalistes – Vox Congo, Radio Okapi ou encore Chine Nouvelle et Anadolu –  ont été interpellés, intimidés et confinés dans la cour d’une école. Ils ont été libérés à la suite de l’intervention du nouveau commissaire provincial de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo Kitenge.

Depuis janvier 2015, et l’adoption par l’Assemblée Nationale d’un projet de révision de la loi électorale qui permet de reporter la tenue des élections initialement prévues pour novembre 2016, les violences et intimidations contre les journalistes qui tentent de donner une voix aux mécontents se sont multipliées.

Il y a quelques jours, RSF dénonçait avec Journaliste en Danger (JED), l’interdiction faite aux reporters de la presse étrangère, de se déplacer librement dans le pays. Un mois avant, Sonia Rolley l’envoyée spéciale permanente de RFI à Kinshasa se voyait pour sa part refuser le renouvellement de son accréditation.

La situation n’a cessé de se dégrader ces dix dernières années en RDC. La RDC occupe la 154ème place sur 180 dans l’édition 2017 du Classement de la liberté de la presse établi par RSF.

 

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