ATELIER D’EXPERTS MÉDIAS  

Atelier d'experts médias sur le renforcement du cadre légal protecteur de la liberté de la presse, Kinshasa,CEPAS, le 09 Septembre 2020

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Atelier d’Experts médias sur l’évaluation de l’environnement global de travail des journalistes 

Déclaration de presse

Kinshasa, CEPAS, mardi 08 septembre 2020

Mesdames et Messieurs de la presse,

Distingués invités,

 A l’initiative de l’organisation, Journaliste en danger (JED), et avec l’appui de Internews, dans le cadre de son programme dénommé « Medias Sector Developpement Activity », (MSDA, en sigle),  il s’est tenue, ce mardi 08 septembre, ici au CEPAS,  une importante rencontre des responsables des Organisations professionnelles des médias, auxquelles se sont joints le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), ainsi qu’un groupe d’Experts des médias, pour faire une évaluation de l’environnement global de travail des journalistes dans le nouveau contexte politique, économique, sécuritaire et même sanitaire qui prévaut actuellement en RDC

Les participants à cet Atelier ont passé en revue la situation générale de la liberté de la presse dans notre pays, afin de répondre à la double question de savoir « Où en sommes-nous, et où allons-nous ? », concernant particulièrement la sécurité des journalistes ; les réformes du cadre légal de l’exercice de la liberté de la presse ; ainsi que la viabilité économique des entreprises de presse, et ses conséquences sur le comportement éthique et déontologique des journalistes.

 En effet, après l’arrivée au pouvoir du Président Félix Tshisekedi, fin janvier 2019, le rapport de monitoring de JED indiquait une légère baisse des exactions commises contre les médias d’information et les journalistes en République Démocratique du Congo (RDC). A titre illustratif, le dernier Rapport de fin d’année, dénombrait un total de 85 cas d’atteintes à la liberté de la presse en 2019, contre 121 cas en 2018.

A titre illustratif aussi, dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse publié par l’Organisation française « Reporters sans Frontières », la RDC a gagné quelques points, en passant de de la 154è à la 150è place sur 180 pays du monde les plus à risque pour les journalistes.

 

Cependant, force est de constater que, depuis quelques mois, la situation tend à se dégrader ; que des pratiques héritées et décriées sous l’ancien régime, telles que les violences physiques, les interpellations arbitraires de journalistes ; les fermetures illégales des médias, les destructions des matériels de travail, les convocations judiciaires des journalistes, etc.  tendent à se multiplier, à Kinshasa et dans bon nombre des provinces du pays.

 Le dernier cas en date, est cette double attaque grave contre deux médias perpétrée par le gouverneur du Sankuru, Monsieur Joseph Stéphane Mukumadi, dans les installations de la station locale de la RTNC, et de la Radio Losanganya. Ces deux médias accusés par le Gouverneur de diffuser des messages haineux et de saboter ses actions, ont été fermés pendant plusieurs jours ; des militaires et des policiers envoyés sur place ont détruits et emportés des matériels de diffusion, et molestés sérieusement deux journalistes qui se trouvent encore hospitalisés à la suite des tortures qu’ils sont subi. Les participants saluent l’action dela justice qui a décidé de se saisir de ce dossier.

 Il ne s’agit là que d’un cas d’illustration parmi tant d’autres cas d’abus de pouvoir et de violence que subissent les professionnels des médias dans l’exercice de leur métier.

 Tout en condamnant ces actes graves qui violent les lois de la République garantissant la liberté de la presse, les participants à cet Atelier ont rappelé qu’il est de la responsabilité du gouvernement actuel d’assurer la sécurité des journalistes, en garantissant leur protection et en luttant contre l’impunité des auteurs des attaques contre les médias.

 Les participants se rappellent qu’un Cahier des propositions de la presse nationale avait été remis en son temps au Président de la République, le 03 mai 2019, à l’occasion de la célébration de la, journée mondiale de la liberté de la presse.

 Ce cahier des propositions comportent pourtant un “plan de sauvetage avec des mécanismes et des dispositifs clairement et consensuellement identifiés par les professionnels des médias eux-mêmes, afin de favoriser le développement des médias. Il recommande de “veiller à la sécurité physique des professionnels des médias” et de “conjurer l’impunité envers les bourreaux de la presse”.

 Afin de renforcer la protection des journalistes, et d’assurer un meilleur exercice de la liberté de la presse, dans le contexte difficile actuel, le groupe d’Experts, et les responsables des Organisations professionnelles des médias, recommandent ce qui suit , à court termes:

  1. L’organisation d’une Table Ronde nationale conjointe (Médias-Pouvoirs Publics) sur la liberté d’information en RDC, à l’issue de laquelle, sera mise en place un mécanisme national dédié à la protection des journalistes, adapté au contexte spécifique de la RDC.
  2. La refonte du cadre légal actuel relatif à l’exercice de la liberté de la presse en RDC, à savoir la Loi 96 n° 96-002 du 22 juin 1996
  3. La réactivation et l’effectivité des aides directes et indirectes à la presse prévues par la loi

 Concernant ce Mécanisme national de protection des journalistes,  et pour que les questions de sécurité des journalistes soient connues et prises en compte à tous les niveaux du pouvoir, les organisations professionnelles des médias recommandent  la mise  en place d’un réseau de points focaux dédiés à la sécurité et la protection des journalistes dans les instances concernées, à savoir : Les Ministères de la Communication, de la Justice, de l’Intérieur, des Droits humains,  le Bureau du procureur général, la police, et l’ANR.

Ce mécanisme vise à :

  • Prévenir les attaques contre les journalistes et les médias
  • Protéger les journalistes de cette violence
  • Poursuivre en justice les auteurs de tels actes de violence

 L’objectif de la réforme de ce cadre légal ce n’est pas de consacrer le droit pour les journalistes de dire ou de faire n’importe quoi mais bien de poser des garde-fous permettant d’exercer le métier de journaliste dans un cadre plus protecteur, de poser des restrictions légitimes et conformes aux standards internationaux, et d’établir des sanctions proportionnées.

 Sur le plan politique, la nouvelle Loi sur la presse, que nous appelons de tous nos vœux, sera non seulement cet acte fort qui viendra concrétiser les promesses de changement des nouvelles autorités, mais aussi améliorer sensiblement l’image de la RDC sur la scène internationale.

 Merci de votre attention.

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