Flambée des violences contre les journalistes au Kasaï central

Dans une correspondance adressée, mardi 8 mai 2018, au Gouverneur de la province du Kasaï Central (Centre de la RD Congo), Denis Kambayi, Journaliste en danger (JED) lui a exprimé sa profonde préoccupation à la suite de la multiplication des attaques et des violences contre les journalistes et médias œuvrant dans cette province en attirant surtout son attention sur les actes qui sont le fait des agents et services commis à sa sécurité.

« Journaliste en danger s’insurge contre ces traitements dégradants des journalistes dans l’exercice de leur profession commis par vos « hommes forts » et demande à votre autorité de dénoncer publiquement ces faits en déclarant votre attachement à la liberté de la presse », peut-on lire dans cette lettre.

Selon les sources de JED, pendant que le monde célébrait la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, Dora Tshisungu (Kasaï Horizon Radiotélévision),Dieudonné Kupa (Radiotélévision Nationale Congolaise), Henri Ngindu (Radiotélévision Progrès du Kasaï) et Basile Munya (Sauveur FM), ont été pris à partie par les gardes du corps du gouverneur de province et empêchés, jeudi 3 mai 2018, de couvrir une audience publique qui se tenait au Palais de justice où comparaissait en flagrance, en présence du gouverneur, un officier militaire présumé auteur de l’assassinat d’un chef milicien.

Face à la résistance des journalistes, les gardes du corps de M. Denis Kambayi ont violemment agressé le journaliste Henri  Ngindu et endommagé son matériel de travail. Elles ont par la suite embarqué de force tous les quatre journalistes dans une jeep de la police et conduits au commissariat de la police connu sous le nom de « P2 » où ils ont été détenus pendant environs 5 heures.

Quelques jours auparavant, un autre groupe de journalistes locaux avaient été passés à tabac, les 27 et 28 avril 2018, par un groupe d’hommes armés, présentés comme des anciens miliciens faisant partie également de la garde du gouverneur de province. Il s’agit de Van Frederick Tshilanda (Radio Communautaire Sozer FM et correspondant du journal en ligne « case.info.va »), Sosthène Kambidi (Radiotélévision Chrétienne), Simon Mulowa (Radio Full Contact FM) et Elisée Lusamba (Radio Malandji FM).

Les trois journalistes ont été appelés au téléphone, vendredi 27 avril, pour venir assister à la conférence de presse que tenait le gouverneur Denis Kambayi. A la fin du reportage et au moment où ils s’apprêtaient à quitter le gouvernorat de province, ils ont été violemment agressés par les gardes du corps du gouverneur. Outre ces agressions, les journalistes continuent à recevoir des appels anonymes des menaces de mort.

Elisée Lusamba, quant à elle, couvrait, le samedi 28 avril, une manifestation de la société civile à laquelle le gouverneur de province était invité. Pendant qu’elle prenait les photos, Lusamba a été violemment brutalisée par un de ses gardes, connu sous le nom de « Samson » avant d’être évacuée de la salle.

Dans cette lettre, JED a instamment demandé au gouverneur Denis Kambayi de s’impliquer personnellement pour faire cesser ces attaques à l’encontre des professionnels des médias qui ternissent son image et celle de son gouvernement.

 

 

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