Dans la journée du 29 octobre, la délégation de JED a été longuement reçue au Ministère des affaires étrangères par Mme Irina Schoulgin Nyoni l’ambassadrice des droits humains, démocratie et l’Etat de droit. Cette audience a été a consacrée à des exposés dont celui du SG de JED sur la situation générale du pays, une Rdc qui est un pays des contrastes, pays potentiellement et extrêmement riche, avec des indices de pauvreté au rouge.

Tshivis Tshivuadi a dépeint le tableau sombre du drame qui se vit dans l’Est de la Rdc basé essentiellement sur la prédation des richesses congolaises par le Rwanda et ses supplétifs de la rébellion AFC/M23. D’où l’appel à l’humanité à travers la Suède de contribuer à la cessation des hostilités et à un retour définitif et durable de la paix.
Prenant à son tour la parole Tuver, journaliste, Directeur de la RTNC /Goma et en refuge à Kinshasa, a décrit le calvaire que vivent les populations congolaises dans les Territoires occupés. Notre confrère Tuver a rappelé les arrestations arbitraires de toutes les catégories de la population, avec un accent particulier sur les jeunes qui sont enlevés, emprisonnés et parfois enrôlés de force dans les troupes de la rébellion.
Quand on regarde les décisions administratives que prennent les autorités de la rébellion du M23 / AFC cela risque de conduire à une balkanisation, au début sournoise et non physique, mais en définitive politique et administrative en vue d’arriver à détacher les territoires occupés. Madame Irina a regretté que plusieurs crises dans le monde supplantent et font ou lier celle que vit la Rdc, parfois par manque de communication adéquate.
Pour Tshivis le Sg de JED, il y a aussi la guerre de la communication par laquelle l’ennemi rwandais manipule l’opinion mondiale.
Prenant à son tour la parole Michel Museme Diawe a évoqué la situation difficile et incertaine des familles des journalistes qui ont quitté les territoires occupés car leurs proches restés dans les territoires occupés sont à n’en point douter des otages. Notre confrère Tshivis est revenu pour expliquer le lancement de l’Observatoire des média en Rdc en rapport avec tous les efforts en cours pour ramener la paix en Rdc, principalement l’Accord de Washington sans oublier les pourparlers de Doha.
Tshivis Tshivuadi a expliqué la spécificité de chaque et le contenu de chaque réunion. Après le Ministère des AE, la délégation de JED a été invitée par M. Kaspar le responsable de l’Ombudsman des média suédois, l’équivalent de l’autorité de régulation des média en RDC.
D’entrée de jeu M. Kaspar a exprimé sa tristesse face au drame qui se joue dans l’Est de la RDC suite à l’agression dont notre pays est victime suite à l’agression rwandaise et le pillage des ressources diverses. M. Kaspar a exprimé toute sa solidarité, d’abord avec les journalistes congolais, mais aussi avec tout le peuple congolais dans son ensemble, lui qui, dira-t-il à le privilège et la chance de vivre dans un pays en paix pour lui de parler de la Rdc qui traverse des moments dramatiques, lui qui vit dans un pays en paix depuis des temps immémoriaux. Revenant au travail de l’Ombudsman des média suédois, M. Kaspar a défini son organisme comme un médiateur entre des personnes lésées dans les écrits ou les paroles publiées dans les média et les auteurs de ce que les victimes présentent comme des préjudices.
Cet organisme créé par les Média eux-mêmes et financé par eux se base sur une équation parfois difficile à résoudre, à savoir l’intérêt général face aux intérêts privés. Un cas a notamment défrayé la chronique, celui de la photo d’une Ministre du Gouvernement qui, à l’âge de 15 ans a exécuté un soldat nazi et cette image a été publiée plusieurs années après le jour même de sa nomination. La question qui se pose est de savoir quel intérêt pour les média de publier ce genre de photos en ce moment précis alors que le geste date de l’époque de la minorité de la concernée.
La Constitution suédoise qui date de 1779 permet aux journalistes droit de tout dire tout, de tout montrer et de tout écrire ! Mais il y a des extrémistes comme le cas de celui qui a brûlé publiquement le Coran, s’attirant la foudre des musulmans et provoquant des troubles qui ont nécessité la mobilisation des services étatiques colossaux et très coûteux et de gros moyens pour faire face à cette grogne.
En dehors du cas de cette Ministre, du monsieur qui a brûlé le Coran (qui a été assassine par la suite), d’autres écrits et informations diffusés sur les média ont été jugés préjudiciables, cas de Kylian Mbappe faussement accusé de viol sur une femme en Suède, une caricature dégradante sur le Roi Gustave, bref des excès de zèle qui ont été condamné par ce qu’on peut comparer au tribunal des pairs. Et chaque condamnation est suivie de petites amendes, la présentation des excuses et l’obligation faite au journaliste de publier sa condamnation dans son média …
L’Omboudsman des média suédois juge faire face à cette grande liberté que confère la Constitution aux média depuis le 18e siècle, ce qui engendre des excès et des dérapages. D’où la création par les journalistes eux-mêmes de créer cet organisme appelé Ombudsman dont le rôle est de se poser en modérateur et médiateur entre les journalistes les tiers qui sont en conflits. Quand le média est coupable, il doit publier.
Pour terminer M. Kaspar a rappelé que ce système fonctionne parfaitement, la preuve en Suède la dernière arrestation d’un journaliste date d’il y a 40 ans et tout le monde considère ce cas comme très regrettable. Un échange riche, fructueux et très enrichissant s’en est suivi avec plusieurs questions d’éclairage et des points de comparaison avec ce qui se passe en Rdc avec le CSAC, le régulateur national en Rdc. Partout et dans tous les milieux visités Tshivis Tshivuadi, Secrétaire général de JED a profité au maximum pour organiser un lobbying en faveur de la Rdc en donnant la vraie information de ce qui se passe dans l’Est de la Rdc par la volonté de prédation économique de l’agresseur rwandais dont le seul but est de faire main basse sur les richesses minières de son voisin, et même des prétentions territoriales sur d’immenses pans de notre pays.
