Dans une correspondance adressée, le lundi 24 février 2020, à M. Adheli Kabasubabo, Président de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), section de la province du Kasaï-Central (Centre de la RD Congo), Journaliste en Danger (JED) lui a exprimé sa totale désapprobation au sujet de la mesure qu’il a prise relative à la suspension, jusqu’à nouvel ordre, des émissions à caractère politique dans tous les médias émettant dans la province du Kasaï Central. Par la même occasion, JED lui a demandé de retirer, sans délai, ses déclarations, et aux médias locaux concernés de ne point se plier à une mesure aussi fantaisiste.
Selon les informations recoupées par JED, cette annonce a été faite, le samedi 22 février 2020, à l’issue d’une rencontre organisée, le même jour, à l’initiative du Président de l’UNPC/ Kasaï-Central et qui a regroupé quelques responsables des médias locaux qui soutiennent l’actuel Gouverneur de province, M. Martin Kabuya, qui est au centre de plusieurs controverses et qui est en conflit ouvert avec plusieurs personnalités politiques et de la société civile qui dénoncent ses méthodes de gestion de la province.
Selon le Président de l’UNPC/Kasaï-Central : « La motivation de cette décision, c’est le comportement malsain que certains journalistes affichent dans les émissions des débats politiques. C’est pour cela que nous suspendons momentanément ces émissions politiques dans les médias du Kasaï Central ».
« JED vous rappelle que le poste de Président local de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), que vous occupez, et qui est une organisation privée, ne vous donne aucun droit, ni aucune qualité pour réguler le fonctionnement des médias ou juger du contenu des émissions, surtout lorsqu’elles ne plaisent pas à vos amis politiques. », peut-on lire dans cette lettre dont copie a été réservée notamment au Ministre d’Etat de la Communication et des Médias ainsi qu’au Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC, instance de régulation des médias congolais).
Pour JED, il s’agit d’une action téméraire qui expose le responsable local de l’UNPC à des poursuites judiciaires pour usurpation de pouvoir et violation intentionnelle de la loi sur la liberté de la presse. « Pour votre gouverne, l’article 83 de la loi 96/002 du 22 juin 1996, ainsi que l’article 59 de la loi Organique sur le CSAC disposent que seuls le Ministre ayant en charge les médias ou l’Instance de régulation des médias peuvent suspendre un média ou une émission, en cas de dérive avérée, et pour une durée maximale de 3 mois, avant d’en référer à un juge », a rappelé JED dans cette correspondance.
Enfin, JED a demandé également à toutes les autorités concernées, particulièrement le Président national de l’UNPC, de rappeler à l’ordre son représentant local et de lui adresser une sévère mise en garde pour que pareille désinvolture ne se répète plus.