Journaliste en danger (JED) demande la libération d’un journaliste interpellé, ce vendredi 24 juillet 2020, dans les installations du département de renseignements généraux de la police nationale congolaise à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu (Est de la RD Congo) où il est contraint à livrer sa source d’information à la suite d’une interview diffusée et jugée malveillante par les généraux de la police.

Selon nos sources recoupées, Aimé Paluku, journaliste à la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC), antenne locale de Goma) est détenu, depuis ce matin, dans le cachot du département de renseignements généraux de la police nationale congolaise. Bien avant, le journaliste a été entendu sur procès-verbal autour d’une interview qu’il a diffusée dans les réseaux sociaux. Dans cet élément incriminé, un conducteur de transport en commun dénonçait la tracasserie récurrente dont sont victimes les conducteurs de la part des agents de la police de circulation routière. Selon ce conducteur, la somme d’argent récoltée par ces agents de la police servirait à la restauration des généraux venus de Kinshasa en citant nommément le Général Awashango, inspecteur général des renseignements de la police nationale congolaise. Aimé Paluku est gardé à la police pour n’avoir pas donné les coordonnées du conducteur interviewé.

Contacté par JED, M. Polydor Omokoko, Commissaire supérieur chef de département de renseignements généraux de la police nationale congolaise /Goma, a confirmé le fait reproché au journaliste : « Le journaliste n’a pas diffusé une vraie information. Lui-même a reconnu avoir diffusé cette information mensongère. Il y a outrage et imputations dommageables aux généraux. Il est interpellé dans ce cadre. Nous sommes dans un Etat de droit. Ce n’est pas par ce qu’on est journaliste qu’on doit publier n’importe quoi sans être interpellé ».

Journaliste en danger (JED) exprime sa profonde indignation face à l’interpellation du journaliste dans les installations de la police et appelle les responsables locaux de la police de ne pas juger un « délit de presse », s’il y a, à la place des instances habilités en la matière.

Pour JED, cette interpellation constitue le dernier acte d’une série inquiétante d’atteintes à la liberté de l’information qui rappelle tristement les années de prédation policière contre les professionnels des médias connues sous peu en RD Congo. 

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